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Et si c’était l’année de la Juve ?

Revenue de l’enfer, la Juventus de Turin retrouve depuis plusieurs saisons la consistance et le niveau de ses meilleures années. Au point de pouvoir de nouveau prétendre à une victoire finale en Ligue des Champions ? Analyse et explications de la renaissance d’une Vieille Dame qui pourrait gravir toutes les marches jusqu’à atteindre le toit de l’Europe.


La Juventus est de retour

Les grands clubs ne meurent jamais...

S’il y a bien une équipe qui peut se sentir concernée par cette maxime c’est bien cette chère Vieille dame de Turin. Elle revient pourtant de sacrément loin !

Lors de la saison 2006 alors que l’équipe nationale trône de nouveau sur le toit du monde, le championnat italien perd totalement pied suite au fameux Calciopoli. La Juventus alors leader incontesté ET incontestable, se retrouve au cœur du scandale par le biais de son directeur sportif Luciano Moggi. La Vieille Dame se dirige vers une longue et douloureuse agonie sportive. À force de trop jouer avec le feu elle s’est cramée les ailes et chaque jour qui passe la rapproche d’une mort certaine.

Plongée dans un coma artificiel afin de résister au folklore et aux terrains difficiles de la Série B, son cœur bien qu’abîmé, continue de battre. Les buts de Del Piero et Trezeguet, les arrêts de Buffon et le management d’un certain Deschamps lui permettent de s’échapper rapidement du purgatoire et de retrouver au bout d’un an la division supérieure.

Bien que de nouveau invitée aux soirées du dimanche, notre chère Vieille Dame reste dotée d’une santé assez fragile. Le scandale lui a filé un sacré coup de vieux et les chutes de tension dont elle est victime la rendent quasiment inoffensive aux yeux de ses historiques rivaux milanais. Proche de l’hospice, une rencontre va pourtant totalement faire basculer sa vie.

La renaissance

Lors de l’été 2011, alors qu’elle vacille de plus en plus, cette Vecchia Signora retrouve au détour d’une de ses escapades estivales un de ces anciens amants : le bel Antonio.

Après avoir vécu une première relation couronnée de succès dans les années 1990, ils décident de remettre le couvert. Antonio a beaucoup changé, il est devenu un homme charismatique, de poigne et de...cheveux ! Bref c’est sûr, il est l’homme de la situation. L’homme qui saura de nouveau la faire vibrer et retrouver sa splendeur d’antan...

Leurs secondes noces démarrent de façon fusionnelle avec le premier Scudetto obtenu par le club depuis 2003 selon la police, 2006 selon les manifestants... Au-delà de la victoire, Conte a surtout l’ADN de la Juve en lui. Il incarne parfaitement cette ambition recouvrée après ces quelques années de léthargie. A la manière d’un illustre coach portugais, Conte part en croisade contre le monde entier. Tout particulièrement envers les journalistes qu’il accuse à tort (ou à raison) de tous les maux. En prenant toute la pression sur ses larges épaules, il protège ainsi ses joueurs, qui une fois sur le terrain deviennent de véritables "soldatini" (dixit Cassano). Des petits soldats prêts à tous les sacrifices pour satisfaire leur « Mister ».

En imposant un 3-5-2 révolutionnaire en Italie et en poussant à la retraite le Capitano Del Piero, il a dès le départ opéré des choix forts et fait preuve de son talent tactique. Il confie alors les clés du camion à un certain Pirlo que l’on dit déclinant et à Vidal qui n’était alors qu’un talent en devenir. La saison se conclue comme dans un rêve avec un Scudetto et pas le moindre match perdu en championnat !

Bien que les noces de coton s’achèvent de façon idyllique et que le couple accueille au passage un nouvel enfant nommé Paul Pogba, la seconde saison démarre dans une atmosphère très bizarre...

Histoire de gros sous

Car la Juve est une nouvelle fois sous le choc. En effet, elle apprend que son bel éphèbe pourrait être mêlé à des affaires de matchs truqués datant de ces jeunes années passées dans les divisions inférieures. Pourtant cette fois-ci le couple est tellement soudé qu’il va affronter cette épreuve main dans la main pour en ressortir beaucoup plus fort.

Conte privé de banc et de vestiaire pendant près de six mois, les joueurs font le boulot et remportent tranquillement leur second Scudetto d’affilée tout en assistant à l’éclosion spectaculaire de Pogba. Sortie en quart de la Ligue des Champions par le Bayern (futur vainqueur), la Juventus réalise encore une fois une saison plus qu’honorable. L’ambition et la rage de vaincre ne sont que décuplées par ce nouveau titre conquis dans l’adversité la plus totale. L’entraîneur piémontais veut être le meilleur et désire ardemment asseoir sa dulcinée sur le toit de l’Europe.

Le recrutement est fait en conséquence. Turin va alors accueillir à l’été 2013, ce bomber qui lui manque tant, ce tueur capable de changer à lui tout seul le cours d’un match : Carlitos Tevez. Un joueur débauché pour à peine 10 millions à Man City. Le pari s’avère toutefois risqué quand on connait le caractère assez sauvage de l’Apache. Et pourtant dès les premières minutes, Tevez redevient au contact du "Mister" cette machine à marquer. On l’attendait depuis si longtemps.

Bien qu’accrochés par la Roma de Rudi Garcia pendant la première partie du championnat, les Turinois font une nouvelle fois le boulot et ne laissent que des miettes à leurs adversaires du dimanche. Les Napolitains et les Romains qui avaient pourtant misé gros lors de l’été ne parviennent pas à suivre le rythme infernal imposé par Buffon et compagnie.

L’amour dure trois ans...

Malgré le succès domestique on sent pourtant que petit à petit la relation entre notre jeune centenaire et le technicien s’étiole. En cause, un nouveau parcours européen en dents de scie qui se conclut par une élimination au 1er tour sur le terrain enneigé de Galatasaray.

Antonio vit très mal l’élimination dès les phases de poule de C1. Élimination qu’il justifie par la malchance mais surtout par un recrutement pas assez ambitieux à ses yeux. Tevez pourtant inarrêtable en championnat est aussi efficace que Guivarch en 98 lorsqu’il s’agit d’affronter les grosses écuries...

Le ver est dans la pomme ! Et les histoires de gros sous vont venir au fur et à mesure de la saison polluer cette belle romance. Malgré quelques joutes médiatiques, nos deux tourtereaux tentent de faire face en public et se jurent fidélité. Après tout, ils ont déjà vécu d’autres tempêtes et s’en sont toujours relevés.

Malgré une saison en demi-teinte "uniquement" couronnée par un troisième Scudetto de suite, ils se promettent pourtant de se retrouver dès la rentrée des classes. Après de chaudes vacances brésiliennes, les retrouvailles sont pourtant plus que fraîches. Toujours guidé par ses ambitions européennes, Antonio est toujours déterminé à obtenir son fuoriclasse. Le seul qui trouve alors grâce à ses yeux est un certain Alexis Sanchez qui sort alors d’une belle coupe du monde. Mais ce caprice a un prix : 40 millions. Et la vieille dame est pingre…Accrochée à son sac à main, elle refuse de payer la clause fixée par le Barça et laisse le petit hidalgo garnir les rangs déjà bien remplis d’Arsenal. C’est le coup de grâce pour Conte qui claque la porte au bout de deux jours.

Cette rupture si soudaine crée un véritable chaos au niveau de l’effectif qui perd alors son véritable leader. Alors que les tauliers n’hésitent pas à manifester leur inquiétude, le choix effectué par la vieille dame pour remplacer son ex amant ne va pas les rassurer.

Un choix contesté

En nommant en à peine trois jours Max Allegri en juillet dernier, la direction en a surpris plus d’un. Bien qu’étant un technicien sérieux déjà champion avec le Milan de Zlatan, tout le monde doute de sa capacité à diriger la plus grande équipe italienne du moment. Entraîneur discount qui a tout à prouver, voilà le profil de Max au moment de son intronisation.

Assis sur un siège éjectable, il va pourtant calmer plus d’un observateur. Après tout, quitte à se faire virer au bout de trois mois, autant tout tenter. Il fait alors preuve de la même audace que Conte lors de son arrivée. A noter qu’en dehors de Morata, qui n’est qu’un espoir, Agnelli n’a pas daigné délier les fils de sa bourse pour Allegri. Au contraire, celui-ci va démarrer la saison avec un effectif cramé par la coupe du monde et sans le véritable taulier de sa défense, Barzagli, absent de longue durée.

Au lieu de se plaindre, il impose à son équipe un nouveau système, le 4-3-1-2 afin de la rendre plus hermétique. Bien que poussif en début de saison, Max va pourtant faire plus fort que l’ex-Mister. Cette année, la Juve n’a tout simplement plus de rivale en Italie. Alors qu’on croyait la Roma enfin capable d’aller chercher le titre et le Napoli venir jouer les troubles fêtes, il n’en est absolument rien. Au contraire, ces deux équipes trébuchent fréquemment contre les petits pendant que les Bianconeri ne laissent quasiment rien traîner en chemin. Peu spectaculaire mais diablement efficace, à 9 journées de la fin, la Vecchia Signora a tout simplement 14 points d’avance.

Aisés en Serie A, les joueurs peuvent alors se concentrer sur leur objectif secret : la Ligue des Champions. Cantonnée dans un rôle d’outsider, la Juve parvient tout de même à s’extirper difficilement des poules. Pourtant une des moins relevées du plateau !

Encore une fois, on se dit que la Juventus va sauter dès les huitièmes de finale. Surtout quand le sort leur attribue Dortmund comme adversaire ! Bien que mal en point à l’époque, le Borussia reste une équipe solide et surtout très rapide en contre avec des joueurs tels que Reus ou Aubameyang. L’anti-Juve par excellence, dont le jeu est basé sur la possession de balle et des attaques « bien » placées. Et pourtant, Max va montrer à toute l’Italie du foot, qui lui accordait alors peu de crédit, qu’il a lui aussi les épaules pour diriger cette équipe.

En s’appuyant sur un Tevez qui a enfin perdu sa virginité en ligue des champions et un Morata qui doit justifier les 20 millions investis sur ses guibolles, les Noirs et Blancs vont se débarrasser assez facilement des Noirs et Jaunes. Inquiétés au match aller à cause d’une boulette de Chiellini, ils auront au match retour parfaitement maîtrisé les Allemands.

"Fino alla fine" ?

Alors que l’on rentre dans le money time de notre saison footballistique on est quand même en droit de se demander si 2015 ne pourrait pas être l’année des Bianconeri. Assoiffé de trophées, le peuple de Turin attend la Coupe Aux Grandes Oreilles depuis 1996. Presque 20 ans déjà...

Juventus 1996

On a le sentiment que notre chère Vieille dame vit une seconde jeunesse depuis son retour de série B. Propriétaire de son stade et par conséquent indépendante économiquement, l’équipe la plus aimée d’Italie semble avoir réussi son passage dans le 21ème siècle en adoptant les mœurs anglaises aussi bien en terme de management que de merchandising.

Evidemment le secteur sportif n’est pas en reste. On peut aujourd’hui sans se tromper dire que Max Allegri récolte les fruits du travail de Conte. L’amalgame créé entre les sénateurs et les jeunes forces vives permettent à la Juve d’envisager l’avenir plus que sereinement.

En ce qui concerne l’Europe au-delà d’être fort il faut aussi de la chance au tirage pour aller au bout. En tirant Monaco, les Turinois bénéficient peut être du petit coup de pouce du destin…

Même si ce n’est pas pour cette saison, il ne fait aujourd’hui aucun doute que dans les prochaines années la Vieille Dame goûtera aussi à une finale européenne et "Fino alla fine" ("Jusqu’au Bout", phrase emblématique qu’on retrouve sur le maillot du club) retrouvera son rang au sein du gotha qui l’avait peut être enterrée un peu trop vite...

Par G.F.





 
 

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