Bien loin de la tendance actuelle, certains artistes continuent de sortir des projets à l’ombre des médias. Rotko est l’un de ceux-là, lui et son rap sans autotune ni agressivité. Partons à la rencontre de cet amoureux de l’écriture.
Tout d’abord, peux-tu nous raconter ton parcours jusqu’ici ?
J’ai débuté le rap au collège et ça a commencé à devenir quelque chose de sérieux un peu plus tard. Avec mon acolyte Dyfta on a formé le groupe E2L et avons sorti trois projets ("Pétales de prose", "Court Lettrage" et "Traits d’union"). Ces trois projets nous occupent de 2008 à fin 2013. Début 2014, j’entame un bout de route en solo et nous voilà arrivés à aujourd’hui où je sors mon premier album solo qui s’appelle "Anthrapologie". En parallèle je taffe avec 5 musiciens avec qui je forme le groupe Rotko Family et j’anime aussi des ateliers d’écriture rap auprès de jeunes.
D’où vient ton nom Rotko ?
C’est le nom que j’ai choisi à l’époque où j’ai commencé, au collège donc. Mon premier groupe c’était avec deux potes squatteurs du fond de la classe à proximité du radiateur alors on s’était nommé "Les chiens de la classe". Il fallait associer un préfixe de nom de chien d’où le "Rot". A cela s’ajoute le "ko" qui vient du surnom "Coco" que mes potes me donnaient et de mon rappeur préféré de l’époque : Freko d’Atk. L’histoire du blaze Rotko est donc assez puérile mais je ne me vois pas en changer (rires).
Ta définition du hip-hop, et pourquoi en fais-tu ?
Ma définition du Hip-Hop est LA définition du Hip-Hop : Peace, Love, Unity & Having Fun !
J’en fais parce que c’est un moyen d’expression artistique que j’affectionne et qui fait parti de ma vie depuis tellement de temps que c’est devenu naturel d’en faire. J’en retire un plaisir énorme, une fierté, de l’estime, des choses essentielles je crois.
Ton avis sur le mouvement rap actuel en France et vers chez toi en particulier ?
Je pense que le rap en France se porte très bien artistiquement, il y a plein de projets vraiment cool, riches, subtils et intéressants. Je pense aussi que le rap en France se porte moins bien médiatiquement, je ne vois pas le rap que j’aime et estime porté par les médias. Ça me donne le sentiment que d’un point de vue médiatique et public, le rap reste perçu comme une musique infantilisante et dénuée d’intérêt artistique. C’est tellement paradoxal avec le vivier d’artistes qui sont dans l’ombre que s’en est parfois désolant... Je pense enfin que le rap en France aujourd’hui souffre d’un manque d’unité, de solidarité et de soutien entre les gens qui le pratiquent. La notion de collectif est rare, celle de label encore plus. On est devenu tellement indépendants qu’on en est presque devenu égoïste... C’est parfois un peu chacun ses petits projets et c’est dommage car l’union fait la force.
L’avenir, comment se présente-t-il, d’autres projets ?
En premier lieu, essayer d’offrir une vie plus longue que celle d’un papillon à mon premier album solo (je vous invite d’ailleurs à lire mon prologue littéraire à ce sujet, disponible avec mon album). Sinon oui, d’autres projets, je vais sortir un EP acoustique avec mon groupe Rotko Family, je retaffe des trucs avec Dyfta pour peut-être un nouveau projet avec E2L et enfin j’ai une idée d’EP conceptuel en solo que je ne vais sûrement pas tarder à entamer...
Pour se faire une idée de l’univers de Rotko, voici le clip de "La Naissance" :
Vraiment un très bon album, à partager et faire découvrir. Pas obligé d’aimer le rap pour aimer la rotko family c’est avant tout un super travaille d’écriture et de musique !!
Sur scène on en prend plein les oreilles, c’est top. Ça fait du bien d’écouter des vrais musiciens, des instruments et pas juste une bande son !! Félicitations !!!
Tout d’abord, peux-tu nous raconter ton parcours jusqu’ici ?
