HARMONIE MALSAINE
Après avoir visité du pays, revenons dans notre bonne vieille Ile-de-France, vivier n°1 du rap hexagonal. On se pose cette fois-ci dans le 78, à Saint-Quentin-en-Yvelines, pour découvrir le groupe répondant au doux nom d’Harmonie Malsaine. Le groupe se compose de 2 rappeurs - qui parfois ne peuvent en former qu’un seul après un processus étrange de synthétisation des visages comme le prouve la pochette de leur maxi - que sont Sam et Becé, qui posent sur des productions du collectif Killatroll. C’est justement leur premier maxi 5 titres, totalement autoproduit, qui va nous permettre de mieux connaître le groupe. Ce maxi nous propose donc des titres engagés, légers ou émouvants. Il débute plutôt bien avec le dynamique "Sorciers de Salem" où l’on pourra apprécier le flow rapide des 2 mc. Vient ensuite "Le temps reprend ses heures", titre plus conscient, quelque peu nostalgique avec un beat et un refrain mélancolique.
Et même si je n’ai jamais vraiment été fan des voies féminines sur le refrain, là, ça se fond bien dans l’ambiance de la chanson, peut-être la meilleure du maxi. Sur la même fréquence, on retrouvera la plage 5, "Génération désincarnée". Entre temps, on aura peut écouter "Ash de guerre", délire sur le shit qui a le bon goût de ne pas tomber dans la démagogie, la flambe ou l’incitation ; et "Fier" qui distille un message positif et tolérant. Sam et Becé, un blanc et un noir, s’associent pour briser les barrières sur les différences dues à la couleur de peau. Au final, l’impression générale est bonne, laissant entrevoir un travail de qualité, même si le tout ne demeure pas transcendant. Mais ce n’est sûrement que le début de l’Harmonie Malsaine...
Et tout de suite, les réponses du groupe aux questions traditionnelles :
- Tout d’abord, d’où vient le nom du groupe ?
Le nom du groupe "Harmonie malsaine" vient de l’union des 2 mc’s, de leur cohésion et de leur complémentarité, et ce malgré les différences qui existent entre eux (un blanc et un noir, par exemple). C’est une sorte d’HARMONIE, le coté malsain de cette harmonie provient de la perception de cette entente, comment elle peut être perçue dans chaque communauté et comment sont perçus les jeunes dans notre société actuelles, surtout quand ils sont dans le rap !!
Ce nom reflète les 2 rappeurs mais grand nombre de personnes peuvent y être associé.
- Votre définition du hip-hop, et pourquoi vous en faites ?
En fait le hip hop est à la base un moyen de revendication, de faire passer des messages qui nous semblent être essentiels comme la tolérance et le respect mais aussi de faire le simple constat d’un état comme dans le morceau "Génération désincarnée". Le hip hop a ce sens de diffuser des pensées aux autres. On en fait pour cela, mais aussi a titre plus personnel pour parler de sujets qui nous touche, pour nos proches et les personnes pouvant avoir vécu des situations similaires. Une sorte de thérapie dans certains cas, le moyen de vider son sac.
- Est-il facile aujourd’hui de sortir des morceaux et de percer dans le
contexte du rap français ?
Aujourd’hui, si tu veux sortir un produit en indé, je veux dire en autoprod, c’est la merde, c’est trop de taf. Pour te dire, nous, on fait tous nous même : de la distribution pour être dans les bacs des fnacs par exemple, de la promo en se déplaçant aux radios comme Génération qui te disent de repasser tout le temps, jusqu’au collage des stickers !!
En fait si tu travailles sans licence, sans boite de prod et sans distributeur c’est beaucoup de temps, de taf et d’investissement mais au final, si tu y arrives c’est d’autant plus de satisfaction personnelle.
- L’avenir, comment se présente-t-il, d’autres projets ?
Les projets sont la promo en premier lieu (concert, recherche de mixtape ou compiles pour faire tourner le nom du groupe) et ensuite la préparation de l’album tout doucement. Aussi en prévision, des apparitions sur des projets courant 2004 avec des artistes de St-Quentin-en-Yvelines, Elancourt, Trappes, etc...
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