Je ne peux plus attendre. A l’écoute de cette galette au patronyme des plus sobres, ledit album fait baver. Le buzz est énorme après cet "En attendant l’album" qui est bien plus qu’une bande-annonce avec tout de même 13 titres, soit un quasi album ! On retrouve un Sinik à son apogée, au style de plus en plus abouti. Car sans pour autant mettre de l’eau dans son vin (ou son vitriol comme dirait l’autre), Malsain L’Assassin élargi son registre et étoffe les thèmes abordés. Il a réussi à transposer les ingrédients qui faisaient le succès de ses récits personnels à des textes toujours inspirés par son vécu mais qui concerne un plus grand nombre. Toujours aussi hardcore, il fait mouche plus souvent qu’à son tour grâce à son énergie, son flow et surtout, son épatant sens de la formule. On ne compte plus les perles à extraire, citons tout de même : "On traîne en bande comme Adidas", "mes votes sont blancs parc’que mes potes sont noirs", "Chirac ne voit quedale, politicien rime avec opticien" ou un tantinet plus violant : "j’ai baisé la justice mon avocat demande l’avortement". Son style tonique fait merveille sur des sets courts, sans refrain comme sur l’étourdissant "One shot" ou le plus mélancolique "32 mesures de haines". Tous les titres sont de qualités, grande homogénéité de l’album. Quelques défauts persistent malgré tout : le "moi je" encore un peu trop usité, la violence parfois un peu facile et superflue, quelque refrain limités comme sur "Sur le fil du rasoir" ou le manque de variété des sujets abordés. Cet opus restera tout de même une des meilleures sorties (si ce n’est la meilleure) de l’an de grâce 2004. La meilleure de 2005 sera-t-elle "La Main sur le coeur" ? S’il continu sur sa lancée et gomme ses défauts, cette question risque de se transformer en évidence...