Heureusement que je suis pas le genre de gars a avoir des a priori, parce que là rien que le nom de l’artiste, de prime abord, c’est pas particulièrement bien parti pour me plaire. En effet, Ol’Kainry annonce directement la couleur : son inspiration vient du pays des hamburgers, des armes en vente libre, des Donkin Donuts et du président habitué aux réunions des alcooliques anonymes. Et Dieu sait que j’apprécie les gens du hip-hop français qui se forgent leur propre identité et ne copient pas bêtement le style cainri. Pourtant, "L’engrenage", la chanson principale du EP qui précédait la sortie de l’album, était une agréable surprise avec un message bon et bien véhiculé, de la part de ce jeune rappeur (22 ans) issu du label Nouvelle Donne et du collectif Agression Verbale. Le rappeur d’Evry a de bonne idée, notamment une critique du comportement de certains jeunes des cités qui ne permet pas de faire avancer les choses dans le bon sens ; mais beaucoup de morceaux n’apportent rien et sont banals et inintéressants ("Smash ça"). On pourra quand même louer la diversité des thèmes abordés sur ce 1er album solo : les durs conséquences du divorce pour un enfant ("Frédéric"), les femmes("Lady", et la très commerciale "African princess"), le choix cornélien bled(ici le Bénin)/France, une chanson entière consacrée à son phallus (qui répond au doux prénom de "Bobby") etc. En conclusion, si vous voulez écouter Ol’Kainry parce que ça ressemble à du bon son qui pète style US autant écouter du vrai rap américain ; et mon humble avis, si l’avenir accorde à Ol’Kainry la chance de faire un 2ème album solo, il a des chances d’être meilleur avec une expérience et une maturité accrue.