Un peu dans le style de Lunatic, voici Mo’vez Lang. D’ailleurs, comme leurs collègues, ils sont issus du même coin : 92 Hauts-de-Seine, un des départements les plus aisés de France mais où le rap y est assez violent. "Héritiers de la rue" est le premier album de ce groupe pourtant présent dans l’underground depuis un petit bout de temps. Leur côté entier, engagé et underground est respectable mais la liste de leurs défauts est assez chargée. En effet, leur rap de lascars est banal, pas très conscient (wesh) et dégage un manque certain de maturité par moment. Un des symboles de leur état d’esprit est représenté dans un passage du morceau "Qui crée la violence ?" où un enfant qui parle déjà comme une caille-ra (en clair, un petit de la cité) explique qu’il a frappé sa prof parce qu’elle n’a pas cherché à discuter avec lui pour résoudre son problème (indiscipline ou injure envers son petit camarade très certainement). Cette philosophie est en tout cas plus que contestable bien qu’il soit vrai que la société qui les exclut est un facteur de la violence des jeunes de banlieues. Une fois écouté les morceaux classique assez ternes sur les lascars, le shit ou les meufs, une chanson sort irrémédiablement du lot : la très émouvante "D’où vient l’erreur ?". Ce morceaux narre de façon réaliste et touchante la lente descente aux enfers d’un jeune, a priori sans difficultés, accroc à la blanche. D’autres bons morceaux à signalés aussi, vers le milieu du CD, de la plage 7 à 10. Pour résumer, quelques bonnes chansons, dont une très bonne, mais un fond décevant ne faisant que conforter le hip-hop dans ses clichés.