Affranchi de la tutelle de Fabe, les gars de la Scred Connexion, soit, rappelons-le, Haroun, Mokless’, Morad et Koma (le meilleur pour la fin), sortent leur véritable premier album composé uniquement de morceaux inédits comme on dit pour faire vendre. Sur ce "Du mal à s’confier", le crew de Barbès impose un bon niveau, cependant inférieur à ce qu’il avait fait sur Selexion 99/2000, car si sur leur opus précédent toutes les chansons étaient vraiment bonnes, on en retrouve ici des assez ternes et banales. Leurs textes retracent habilement le quotidien de la rue et ses événements malheureux comme une bavure policière, l’exclusion ou une descente dans la drogue ou le deal, ainsi que leur déracinement vis-à-vis de leurs bled, l’Algérie, qui vit une époque assez trouble avec ses massacres et aberrations quasi-quotidiens, comme le prouve la chanson "Salut couzin" en référence au film du même nom avec Gad el-Maleh (pour ceux qui n’aurait pas reconnu sa voie au début du morceau). Les sons aussi sont pas mal, et l’album se termine par la chanson-fleuve "J’ai vu trop de frère partir" où tous Barbès apparaît, ce qui, il faut le reconnaître, fait un peu beaucoup, certains rappeurs invités n’ayant pas le talent pour figurer au coté de Koma et ses confrères.