Je pense qu’il est inutile de préciser que chaque sortie d’IAM est un événement national, voir international puisque j’ai vu que le groupe faisait aussi la une d’un magazine hip-hop allemand. Et pourtant, force est de constater ma déception à l’issue de l’écoute des élucubrations de Shurik’n, Akhenaton et Freeman. En effet, bien que les textes aient été écrits avec une certaine attention et profondeurs, l’impression générale de "Revoir un printemps" est morne et terne comme un jour pluvieux d’automne. Dure de sortir une chanson exceptionnelle de ce tas de chanson moyennes, à l’inverse de "L’Ecole du Micro d’Argent" et ses chansons devenues des classiques. Du coup, 18 chansons paraient être inutiles, trop long. Pourtant, Akh et Shurik’n ont toujours leurs textes justes, critiques et souvent touchants. Critiques, car les propos réfléchis et matures d’IAM écorche toujours aussi bien les maux de ce monde. Touchants, car leurs paroles sur des drames humains font mouches. Si je ne parle en bien que d’Akhenaton et de Shurik’n la raison est simple : je ne supporte pas Freeman. Sa voix m’irrite tous particulièrement et gâche littéralement toutes les chansons où il pause, excepté peut-être sur le titre éponyme de l’album. Malgré leur engagement, IAM a formaté quelques "singles" en puissances, notamment en s’assurant la présence en featuring de Method Man et surtout Beyoncé, la starlette du moment. Bref, de la frustration dans l’air, symbolisé par le titre "21/04". Quand j’ai vu le titre, je me suis dit "ah quand même, vl’a une chanson qui risque d’attaquer méchamment, violemment et hardcorement le paysage politique français" et que nenni ! Il n’en ressort que quelques couplets certes justes mais trop léger. "Revoir un printemps" malgré des textes parfois convaincants et à oublier, en attendant la prochaine sortie d’IAM, quand ils auront à peu près tous 40 ans...