On retrouve les mêmes protagonistes sur les 16’30 que sur les 11’30, c’est-à-dire Cercle Rouge aux manettes, White & Spirit à la prod (boucle de 16 minutes d’un morceau de NTM) et sensiblement les mêmes rappeurs qui posent. Cependant, on sent un peu que c’est trop calqué sur le modèle du morceau d’anthologie contre les lois racistes qui a bien marché, mais heureusement pas aussi cramé qu’une vieille suite de merde comme au ciné genre Taxi 1,2,3. Bien que l’effet de surprise de la détonation est altéré, cela reste quand même du très bon, avec un rab de 5 minutes pour ceux qui trouvaient que 11 minutes n’était pas assez long. La cause servie est cette fois la lutte contre la censure et la préservation de la liberté d’expression, un des fondamentaux du rap. Plus que la censure pure et dure (eh on est en France quand même, c’est pas la Chine ou l’Iran) les artistes réunis critiquent plutôt une censure fourbe et vicieuse mise en place par les structures dirigeantes (gouvernement, major) qui empêchent une bonne diffusion, en termes de moyens notamment, des discours engagés issu des ’petites gens’, filtrés aux profits d’idéaux plus édulcorés et consensuels. Selon moi, 2 rappeurs sortent de la masse au sortir de cet exercice lyrical de plus d’un quart d’heure : Eben qui fait très mal, plus hardcore que jamais, nous faisant saliver à l’idée d’un album solo qu’il pourrai sortir je ne sais quand ; et Nakk qui clôture la chanson et nous sort des jeux de mots et des rimes dont lui seul a le secret.