Sheryo nous revient après son Ghetto Trip. Sur ce maxi vinyle on retrouve sur la Face A "Le salaire de la galère" et sur la B "Je reste Underground". Parlons tout d’abord du 1er titre : "Le salaire de la galère" est une bonne synthèse de la vie quotidienne de la cité, on y retrouve tous les principaux éléments propres à cet environnement, que ce soit la drogue, la police, les meufs, la galère ou la recherche infructueuse de taf. Vraiment tout y passe, et ce avec un grand réalisme, la galère vécue étant bien retranscrite grâce au talent de Sheryo, même si ses lyrics undergrounds sont parfois à la limite de la caricature. En tout cas, les bas-fonds on leur représentant et celui-ci ne risque pas de retourner sa veste de sitôt. On regrettera juste le manque d’énergie de Sheryo sur ce morceau, l’ayant connu autrement plus pêchu, notamment lors de ses fameux clashs. Les clashs, voilà LA spécialité du poulain du label Anfalsh. Après celui en 7 rounds contre Asken sur la mix-tape "Sang d’encre", il s’attaque ici à un plus gros poisson : Akhenaton. Il s’agit en fait, cette fois-ci d’un clash indirect, par chanson interposée, les 2 adversaires n’étant pas physiquement face à face (heureusement d’ailleurs, il y aurait put avoir du grabuge). Accompagné d’Ekoué de La Rumeur, le b-boy du Blanc-Mesnil tire à boulet rouge sur le chanteur d’IAM (il ose même l’insulte suprême : "Qu’il continue à écrire les textes de Bambi Cruz" Choquant !), cassant tous ses pseudo-concepts et lui rappelant clairement qu’il n’a plus aucune raison de se revendiquer ’underground’, surtout comparé à lui. Rien à dire, même si on aime Akhenaton, ce titre tranchant, saignant et parfois marrant est à écouter et à posséder. Surtout que sa sortie n’était pas évidente après les pressions émanant d’Akh lui-même et de sa major pour censurer le tout. Si seulement Sheryo mettait autant de conviction et de talent à écrire ses propres textes que ceux - au vitriol - qu’il réserve pour ses ennemis, alors là...