Retour à l’époque où le rap était - à mon avis - à son apogée. 1998, Oxmo Puccino, une des figures de proue de Time Bomb sort "Opéra Puccino". On y découvre le Black Mafioso de la Place des Fêtes (19è), et surtout l’une des plus belles plumes du rap français. A travers ses 18 pistes, Oxmo le cinéaste nous entraîne, armé de son flow/caméra, sur le pavé, dans les bas-fonds pour nous captiver avec ses histoires d’espionnage, de mafiosi et gangster à la Al Capone, et son cortège d’histoires rocambolesques et de règlements de comptes. Puccino nous distille le rap le plus imagé que l’on ai jamais entendu, cet album se regardant autant qu’il ne s’écoute ; avec pour l’auditeur l’envie de se poser devant sa chaîne hi-fi avec un sot de pop-corn et prendre sa dose d’émotions. Car Oxmo est avant tout un conteur d’émotions, un décrypteur des sentiments de la personne humaine. Il nous dévoile ici le grand Opéra de la vie, avec tous les moments et les comportements qu’elle fait naître en chacun de nous. Il évoque ainsi à tour de rôle l’amitié, le biz, la trahison, la réussite, l’amour, la rue, la solitude, la jalousie, le racisme. D’ailleurs, si le 1er titre de l’album contient le mot ’vie’, c’est naturellement que le dernier mentionne le verbe ’mourir’. L’écriture par moment très noire d’Oxmo Puccino contraste avec des passages plus joyeux et gai ; bref comme dans la vie. Dommage que les passages joyeux justement, soient représentés par des chansons formatées avec ses refrains réglementaires. On regrettera aussi les featuring qui n’arrive pas au niveau d’Ox, Lino excepté. Vous l’aurez compris, "Opéra Puccino" est une référence, un classique. Car ne nous trompons pas, si des titres sont dignes d’Hollywood, Oxmo Puccino reste un reporter de la rue, relatant ce qu’il se passe véritablement dans l’esprit des habitants des cités, ce qu’il vit lui-même, loin de ce que les gens de la haute et les PPDA veulent bien nous faire croire, éludant aux passages toutes les souffrances ce cette population dite "difficile".