A Babylone tous les matins le radio-réveil sonne
Un flot d’hommes et de femmes s’engouffre alors dans ce qu’on nomme :
Les bouches de la métropole
Le métro est un univers in vitro dans lequel le cheptel marche au trot
L’oxygène y est vicié
Chaque wagon est une morgue roulante un musée de fossiles asphyxiés
Les microbes oxydés se cristallisent sur les vitres
La lumière sans filtre est crue ce qui accentue les traits tirés
Burinés brisés les valises sous les yeux les mains crispées
La ripopéé des voyageurs souterrains ont la prunelle éteinte
Le teint en deuil
L’oeil hautain perdu dans le lointain
Les trajets sont ennuyeux dans un cercueil
Les Noëls sont jamais joyeux plein d’écueils
Six pieds sous terre
L’air est morbilleux ça sent pas la lavande
Les rames puent plutôt le fromage de Hollande
Pas de boules ni de guirlandes
Mais les boules et les glandes !
C’est le Groenland les gens sont des icebergs
Lorsqu’il y a collision en exergue ils se jettent des flèches avec le regard hagard
Y’a bagarre dans la gare et personne ne bouge figé
Comme d’habitude : non assistance à personne en danger
Les zombies ont la conscience en congé :
Le violeur violera sans être dérangé !
Refrain :
J’préfère éviter le métro
Même par mauvaise météo
Car l’atmosphère est trop tendue
Sur la ligne rose matricule 7
Outrepassé le cap Gare de l’Est et les belles minettes désertent
Tout le monde est morose et fait la disette même en période de fête
les têtes sont défaites car
Carence de pesettes dans les oubliettes que des miettes
dînettes pour crève-la -dalle
Que dalle pour les vandales tout est déjà niqué paniqué
Un suicidaire dégueule ses viscères à genoux sur les rails sur la ferraille
Il attend que la roue d’une locomotive étreigne son cou
Tout le monde s’en fout : les gens méritent des coups
La nécropole de la métropole me rend fou !
Refrain