Les discussions de comptoir ne concernent pas que les cafés
J’ai roulé ma bosse des ghettos bâclés aux rues pavées
J’ai ouvert les oreilles aux sornettes, aux balivernes, aux mythos
Qui rentre dans le cerveau à la façon d’un foret
J’entend les énormités qui font l’unanimité
Viennent nous défier si loin de la vérité
On aime croire aux idées de ceux qui veulent pas hésiter
Dont l’assurance cache le visage de la stupidité
Moi je suis dans le doute, l’air vacillant et fébrile
Dans un monde où ça fait stupide, voir débile
Dire je ne sais pas, c’est être banni, voir l’exil
Et trop réfléchir c’est donner l’air qu’on s’défile
Le cliché s’apprivoise quand la vérité se rebelle
La vérité s’envole et notre réflexion bat de l’aile
Je veux être celui qui garde le doute quand les autres le gèlent
Vous avez vos réponses, j’ai des questions pour elles.
J’aime l’hésitation elle me met en lévitation
Ma chair, ma raison, sentent l’emprise de l’irritation
M’enfoncent dans la solitude loin de leur certitude
Le doute est un bitume rempare à la beaufitude
Les questions dérangent vos clichés, dérangent vos croquis
Dans le jeu social poser le doute est mal poli
Je me risque à dire se questionner c’est désobéir
C’est faire rentrer le doute comme un virus dans vos délires
La norme c’est la majorité ce n’est pas la vérité
Je ne cherche pas à lui plaire vu que je cherche à lui résister
Je casse le délire de ceux qui suivent les « ont dit »
La mort est dans le consensus je fais l’éloge du conflit
Et si la vérité blesse, que le doute querelle
Je ne fais que questionner on m’accuse de zèle
Je suis celui qui garde le doute quand les autres le gèlent
Vous avez vos réponses, j’ai des questions pour elles.
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