Troisième et dernier acte. Après "15 Aout" et "31 Décembre" et vu la propension du lascar à explorer les tréfonds des relations hommes/femmes, c’est logiquement au "14 février" que Vîrus s’attaque cette fois-ci. Là encore, il ne faut pas exactement s’attendre à une ode à l’amour, la galette virant très largement au noir plutôt qu’au rose bonbon. S’il n’était pas dans son délire calendaire, le Normand aurait même pu rebaptiser son œuvre en reprenant à son compte le titre du 2e album de ce cher Oxmo : "L’Amour est Mort".
La Saint-Valentin donc. Quel meilleur exemple pour évoquer l’amour factice, cannibalisé par la société de consommation où l’apparence prime sur les sentiments, celle la même qui nous impose un pseudo-romantisme pour un jour donné. Et on en parle même pas des effets dévastateurs de ce jour chez les célibataires endurcies et fragiles. Tout cet état d’esprit pourrait être résumé dans les 4 premières mesures de "L’ère adulte" : "Ils sont mignons ces jeunes couples idéals chez Ikéa / Moi, j’achetais des Nike dans ces périodes où j’niquais aps / Pourquoi changer de slibard ? On meurt dans le célibat / Autant libérer de belles giclées en Belgique et aux Pays Bas". Peut-être l’entame de skeud la plus fracassante jamais entendue. Et les autres morceaux ne sont pas en reste, toujours dans la même tonalité. On ne compte plus les phases fines et fortes à la fois : "Y’a qu’en restant dernier que j’peux aimer mon prochain" ; "J’sors mes moignons, compte mes amis" ; "Nuancer ne donnerait que du gris foncé" ; "Si vous voulez m’aimer, allez-y, moi j’y arrive pas" ; "Ne conçois les moments de détente qu’avec une gâchette / L’amour, avec une slave qui s’lave avec une lingette". Ambiance...
Au final, ce "14 Février" est un exercice de style réussi et clos en beauté la série (réunie sur un CD intitulé "Le choix dans la date").
Et comme le disait le Paria sur le Troisième Volet : "La trilogie prend fin et pourtant c’est que le début". Tout le mal que l’on souhaite à Vîrus, à l’instar de ses aînés de La Rumeur, c’est d’aligner les albums marquants après un triptyque de maxis fondateurs.