Sur la chronique de "Porte Parole" 1er album de Pejmaxx datant de 2008, nous nous demandions si "ses beaux principes aller résister au temps et peut-être à la réussite de sa carrière". 4 ans plus tard et à l’écoute du 2e opus "Enfant de la République", la réponse est implacablement positive. Dans la pure lignée de l’opus précédent, l’homme de ‘teil-Cré’ réitère la performance de proposer des textes percutants et conscients, avec ce soupçon d’expérience en plus. Car depuis ses débuts où il était un peu sorti de nulle part, au fil des rencontres, de l’eau a coulé sous les ponts (comme le dit Pej lui-même : "en 3 ans j’ai croisé des voyants, des tantouzes, des gens sincères, des mythos, en guise de bouches des ventouses").
Mais le plus agréable, hormis le fond et les engagements citoyens et politiques du lascar, reste cette ligne hip-hop authentique : des sons lourds, une attitude carrée et pas la moindre place pour la recherche de ’hit’ formaté. Et cela tout au long de l’album, ne donnant que plus de cohérence à la galette.
Au niveau des sons, "Soulchildren c’est la lourdeur garçon" ! Rien à dire, le taf de Lionel et Nicko, au four et au moulin musical de cet "Enfant de la République", est toujours aussi propre et parfaitement adapté à l’atmosphère du MC. Les trois volets de "Thérapie" courts et efficaces en sont un bon exemple.
Cependant le principal défaut constaté dans les précédentes apparitions du cristolien demeure : le manque d’originalité et de diversité du flow et surtout des thématiques abordées ; ce qui pourrait bien amener une certaine monotonie rédhibitoire à plus long terme.
Mais en ces temps d’élections présidentielles, le message ne pouvait dévier de sa cible. Atteinte en partie le 6 mai 2012, les enfants de la république parlant désormais de Sarkozy et de sa présidence chaotique au passé.
Bref, Pejmaxx s’impose comme le poil à gratter, le coton-tige des oreilles encrassées de rap moisi (les vrais savent, et les autres -ceux qui on téléchargé- ne comprendront pas cette dernière phrase).