Lyrics

 
 

Paroles de "Le Voile des Mots" - SCYLLA


		

Elle est sans aucun doute la certitude la plus boiteuse écoute les crier qu’ils l’ont mais tous avec une voix creuse Personne ne la détient, on ne sait presque rien d’elle Elle te glisse des mains, dès que tu la sers et que tu la tiens ferme On la dit unique, mais il y en a peut-être 6 milliards parce que chaque homme la cherche, mais n’en fini pas Au plus tu t’y accroches, au plus tu restes sur place Persuadé que tu l’as prise à la gorge mais elle te surpasse Elle fait que brouiller les pistes Douter d’elle te rendras fou et triste Souvent issue de cas de conscience, il faut la mériter C’est la plus grande des illusions, on l’appelle la Vérité !

Et voici l’une de ses variantes, érigée en dogme dans les sociétés modernes Elle est présentée comme infaillible, et sans lacune apparente N’ose même pas leur proposer un autre modèle, nan Elle est faite de calculs, pas de moralité Elle est impératrice du culte et de la rationalité Symbole de la croyance de l’homme en sa propre toute puissance En sa capacité sans borne à mettre en doute l’immense Ennemie publique de toutes les religions Elle les fait passer pour des fables, parce-qu’elle met en doute l’évolution C’est un ensemble de théories, en soi contestables C’est ce qu’ils te disent, mais ils t’brisent, si tu parles contre elle cash Comme ils semblent sûr d’eux, ils l’ont prise comme une revanche sur Dieu Le spirituel et l’âme ici n’ont pas de sens On croit qu’en ce qu’on voit, ça s’appelle la Science.

On consomme tout, et n’importe quoi Ils te font croire que c’est le flouse qui fera un homme de toi On nous apprend à devoir taffer pour tuer le temps Dès notre plus jeune âge à nous écraser mutuellement En compétition permanente avec la terre entière et si t’es pas numéro un, c’est clair qu’on t’enterre Ils ont fait de nous ces machines à faire du fric Puis nous regardent dans les yeux, et appellent ça la réussite Ils savent qu’ils se détestent mais tentent de faire semblant Ils cherchent les prétextes qui manquent dans les enfants Ils vivent dans les mêmes pièces mais sont terrifiés Ils se disent "je t’aime" pour éviter de se dire la vérité Ils ont connu quelques amants qui ont écartés leurs doutes Ils disent que s’ils se trompent c’est pour mieux sauvegarder leur couple Pour eux cette bague au doigt est synonyme de bravoure Ils se retiennent de se quitter et appelle ça de l’Amour.

Ils repartent en guerre, ils frappent sans trêve pour qu’ils marchent en tête Ils nous parlent d’entre-aide mais pour l’argent ne cessent de faire passer les marchands d’armes pour des marchands de rêves Ils voudraient qu’on gobe qu’ils sont les justiciers du monde Qu’ils rétabliront l’ordre avec un fusil et du plomb Que la démocratie a son bras armé, c’est qu’une histoire de butin pour qui nous prennent-ils, hein, à s’appeler l’axe du bien ?

Elle est tout sauf vraie, elle prétend qu’elle a un trousseau de clés Elle nous dit "tout est OK", alors pourquoi elle court avec ce boulet au pied ? Mais que veut-elle nous faire croire ? Elle est elle-même derrière des barreaux, et nous somme de garder espoir Elle n’est qu’un concept vague et dispersé, irréalisable, on l’appelle la Liberté

Capitalisme, sauvages, refus du patron Actionnaires, crise, chômage, restructuration Aide Afrique, développement, coopération Résultat : endettement, virus, prolifération Occident riche, autres pauvres, Faim, soif, et sans eau Islam, sensible or noir, guerre justes, complot Kyoto, rachat des parts de pollutions On entend ça tous les jours, ils appellent ça des solutions.

Mais comment oublier ce parking ? Mon meilleur pote s’y est fait péter par ces sadiques Ils avaient les insignes et les matraques aux mains Il avait rien fait mis à part qu’il était Marocain Trois d’entre eux le tenaient fermement, deux autres le frappaient Quatre autres nous tenaient à part, pour qu’on les laisse s’éclater On était cinq de 17 ans face à 10 hommes de corps Qu’on n’vienne surtout plus me dire qu’on appelle ça les forces de l’ordre. Ils n’ont jamais cerné nos colères, Se sont contentés de nous traiter comme des problèmes Ils nous ont rabaissé, d’une cuisson à point Au point qu’en fin de compte on se prenait nous même pour des bons à rien J’ai même pris une grosse droite en géographie Quand je suis rentré le soir on m’a dit "mais c’est encore de ta faute çà Gilles !" J’aurais dû lui casser les dents, je ne compte plus le nombre d’erreur qui ont été commises par ces gens qui avaient le nom de professeurs.

Combien êtes-vous dans le même cas que moi ? Combien ont souffert pour un couple qui faisait pas le poids ? Combien sont moitié orphelin depuis leur enfance ? Issu d’un chemin qui leur fait craindre le mot "ensemble" ? Personnellement il est parti quand j’avais deux ans A deux milles kilomètres, habiter dans un vieux champ Je ne sais même plus si je lui en veux, J’ai fait un trait sur ce repère qu’on dit indispensable et qu’on appelle un père.

Il clame qu’il est le meilleur, ramène tous ses potes en clique pour te filer des frayeurs Parle du cash, des rêves, d’envie de prendre avec la musique Il veut vendre, alors étrangement il sort les fusils Tchatche que de lui-même, les autres l’indiffèrent Du moment qu’il va bien, ils peuvent tous crever dans la misère Il veut que des belles meufs, des liasses et des berlines A ce qu’il parait de nos jours, on appelle ça un MC.

Putain, mais qu’ils reprennent leur torchon Ils ont dû croire que les artistes avaient des gènes de morpions mais on ne va pas se contenter de quelques poils de derrière On sacrifie nos vies à pondre des textes chargés d’air frais Donc tan pis, nos skeuds seront des flops commercialement Ils iront peut-être toucher nos potes avec des pertes d’argent Tu y as mis toute ton âme et ils vident toute la rage sur ton crâne Crois pas que c’est une blague, eux, ils appellent ça un contrat.

Des mots comme ça j’en ai des centaines Des écrans de fumée qui masquent l’essentiel Une sorte de fond de teint ou de mascara pour démon Des hologrammes de lumière pour éclairer nos pénombres Certains deviennent de redoutables armes aux mains des grosses puissances Pour des frappes propres, cérébrales, et lobotomisantes et que l’on gobe ce qu’ils veulent Ouais, moi j’appelle ça le voile des mots sur une prod à SoulChildren.





 
 

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