> Interviews <

 
 

DaPro - Force Pure


Da’Pro, MC du groupe Force Pure et élément actif de l’underground parisien (ulissien plus précisément), a joué le jeu de l’interview en répondant avec franchise à toutes nos questions. Entretien.

- Petite présentation pour ceux qui ne te connaissent pas bien :
- Da’Pro, Mc du groupe Force Pure. J’ai commencé à écrire en 1997 avec la volonté de m’exprimer et d’exister, d’apporter ma pierre à l’édifice du rap. J’ai rejoins Force Pure qui était déjà constitué de Daz-Ini - que j’ai rencontré lors de mes études - et de Diamond Djiil. Notre 1er maxi 4 titres "De l’obscurité jaillira la lumière" correspond au début de l’aventure et à l’envie pour moi de vraiment m’y mettre à fond à leur côté. Ils m’ont beaucoup guidé lors de mes premiers pas pour ensuite enchainer avec la mix-tape "Force Pure 2000", donnée dans la rue, qui a contribué à faire connaitre notre nom vers chez moi dans le 91, les Ulis. Dans la lignée, toujours en indé, on a sorti "Force Pure 2001" et l’album "Lost Sound". Ensuite, si Dj Gero est venu s’ajouter au crew, il y a eu des distances d’état d’esprit entre Diamond Djiil et Daz-Ini qui par la suite est parti s’installer à Genève pour des raisons privées ; donc après tout ça c’était plus compliqué. Ce fut une grande aventure humaine ensemble et s’en ai suivi des projets solos. Mais l’aventure FP n’est pas terminée et j’espère la poursuivre.
De mon côté, j’ai établit des connexions avec les gars de chez moi aux Ulis, notamment Ulteam’Atom. Ça m’a permis de découvrir une autre facette du rap, moins posé, plus ancré dans une réalité urbaine et de me faire connaitre. Plus tard, je me suis rapproché de Noss et de l’Assos de Dingues de Freko. Là encore c’est un délire différent, ça serait plus du genre : tu débarque dans le studio, on te tend une bouteille et on te dit "tiens Da’Pro, balances un 8 mesures maintenant !"

- Et la scène ?
- J’ai fait mes premières armes avec Daz-Ini, lui c’est du haut niveau scénique, il m’a boosté, il y avait une bonne émulation. A partir de 2000 on a beaucoup tourné dans le but de faire connaitre nos maxis, et grâce aux connexions de Piloophaz de St-Etienne on a put se retrouver à faire des concerts en province, en Suisse, devant des publics punks, alternatifs, des b-boys. C’était très ouvert, enrichissant. En comptant tout ça, les battles de MC, les opens mics etc. on doit être à plus d’une centaine de scènes. Ça fait vraiment partie de mon MCing, c’est vraiment le public que j’ai rencontré en live qui m’a donné envie de faire un disque en solo, de moi-même je ne l’aurais pas fait, je n’aurais pas eu cette confiance en moi.

- En tant qu’autoproduit, les concerts ne sont-il pas un passage obligé pour faire parler de soi ?
- J’estime que la musique se vie en live, que ça soit dans une ruelle, un bar ou une maison de quartier. Et comme je t’ai dit, c’est la scène qui m’a emmené au studio et pas l’inverse. Pour moi, par définition, un MC ne peut pas être qu’un rappeur de studio, il doit faire ses preuves sur scène. Après c’est sur que cela demande un certain charisme, un univers assez large et un échange avec les gens pour que la prestation soit réussie. La référence pour nous c’était la grande période des concerts conjoints d’Assassin et NTM.

- Tu parles d’émulation, de performance scénique etc. soit tout ce qu’on a retrouvé dans les clashs de Dégaines ton Style, qui a été un moment spécial pour toi. Racontes-nous.
- A la base, le concept c’était : "venez élire le meilleur Mc de la ville". Comme je venais d’arriver aux Ulis, je voulais y participer, m’étalonner. Il s’est avéré que dès le n°1 c’est parti violemment en clash, du coup on est tous reparti retravailler nos rimes pour le n°2. Ça a été un grand moment, qui a fait beaucoup de bruit. Je n’ai perdu qu’en demi-finale, contre Sinik le futur vainqueur. Ça a permis de me faire connaitre et de montrer à certain ce que j’avais dans le ventre. Pendant les 3 années qui ont suivies on m’en a reparlé tous les jours ! Avec le recul, je peux dire que ça a amené la lumière sur la ville des Ulis et son vivier de talents. La portée a été beaucoup plus importante que locale finalement. Au delà de la qualité des performances et des punchlines, je pense que c’est aussi dû au fait que c’était dans un très bon état d’esprit, une bonne organisation et du respect entre le concurrent et envers le public.

- Mais comment ça s’est passé au niveau de la préparation des textes ?
- Certains avait même poussé le vice jusqu’a écrire des textes particuliers pour chaque mecs ! Moi c’était plus par genre. Par exemple j’avais préparé un texte pour clashé un mec hautain et puant qui me prend de haut, et c’est tombé par hasard sur Grodash, je ne l’avais pas spécialement écrit pour lui.

- Et de la pure impro, tu en as fait ?
- Oui par la suite. A Lyon par exemple avec Popo et Kizito ou au Batofar avec Eech pour des clashs en impro. Mais le clash en lui-même ne m’intéresse pas particulièrement, c’est juste que ça fait partie du truc du rappeur, de pouvoir répondre n’importe quand, même si je ne suis pas du tout sectaire et je comprend que certains rappeurs ne s’y intéressent pas.

- Tu n’avais pas peur d’être étiqueté comme clasheur, au détriment de ton écriture ?
- Mon étiquette était plus celle d’un rappeur de "featuring" ou de mix-tape plutôt que de clash. Mais c’est aussi pour ça qu’il faut toujours surprendre, se diversifier. Ce que j’ai essayé de faire sur mon CD.

- Justement, ton présent c’est la sortie de ce Trip CD "Souviens-toi d’ce logo...". Parles nous un peu de son contenu, ses thèmes...Et au fait, c’est quoi un "Trip CD" ?
- C’est un concept que j’ai inventé. L’appellation Street CD ne me convenait pas, vu que je ne veux pas de l’étiquette "mec de la rue" qui est trop restrictive. Je suis juste un être humain normal qui veut faire voyager d’autres être humains par le biais de ce CD ; donc Trip est aussi bien à prendre dans le sens voyage, que délire, lié à la scène. Tu pourras par exemple retrouver un interlude où j’suis bourré à la vodka en essayant de répondre à une vanne d’une punk sur scène ! Le titre "Souviens-toi de ce logo..." fait référence à mon passé, mon parcours jusqu’à présent, et les "..." au futur qui reste à écrire. Comme je t’ai dit, c’est les retours des gens en live qui m’ont poussé à faire ce disque.

- Quel genre de retour ?
- En descente de scène, ça peut être au fin fond de la Bretagne avec des punks, une meuf qui vient t’embrasser ou qui a les larmes aux yeux sur un de tes textes. Enfin des réactions touchantes quoi, simplement hallucinantes. Tu te rends compte là que ta musique touche plus les gens que tu ne le crois. C’est donc pour eux que j’ai souhaité faire un disque.

- Ton objectif n’est donc pas de toucher un maximum de gens ?
- Non. Maintenant que l’objectif de rendre hommage à mon parcours et à mon public est concrétisé par le biais du Trip CD, mon souhait est juste d’être écouter au maximum, de toucher un maximum d’humains. Dans la lignée de ce que j’ai fait avec Force Pure. J’estime que ce disque regroupe toutes les facettes de mon être et de mon hip-hop, avec FP, les clashs ou l’Assos de Dingues.

- On les retrouve donc sur ton disque ?
- Il était important que tu retrouves les gens de mon parcours. Il y aura donc bien sur Daz-Ini et Diamond Djiil, D.Reck, Han-Akin, un concepteur comme Kronos, Sakage Kronik ou Maxx-R et G-Moni mes grands frères de scènes.


- J’imagine que tu vas défendre ton album sur scène, il a été taillé spécialement pour ça ?
- Il a été taillé pour donner l’envie à des programmateurs de me faire venir sur scène et pour que le public qui me connait veuille voir la suite. Il s’inscrit vraiment dans le passé, le présent et laisse entendre le futur. Je repars de zéro et ce disque me permet de faire exister et de mettre en avant les miens. Je recherche donc une certaine visibilité personnelle mais aussi pour ceux qui m’entoure comme G-Moni ou Whyshithy, un beatmaker de génie.

- Ton autre actualité c’est le "Freestyle de Bonhomme"
- C’est un morceau inspiré des gros freestyles à l’ancienne comme l’Underground S’Exprime, le Complot des Bas-Fonds ou 16’30 Contre la Censure. Sur une instru assez ouverte et enthousiaste, le thème était : "quelle est ta vision d’être un homme ?". Pour ça j’ai invité mes coups de cœur, aussi artistiques qu’humains, chacun amenant sa vision personnelle du sujet.

- Pourquoi avoir choisi ce thème là ?
- C’est surtout par rapport à la nouvelle génération. Le mot "bonhomme" est tellement employé à tort et à travers qu’il fallait leur rappeler qu’éduquer son enfant ou prendre soin des siens demande beaucoup plus de courage que d’avoir une réputation dans la rue ou de faire un max de billet illégalement. On a commencé à tourner le clip en 2005, peu de temps avant les émeutes, à l’époque où la banlieue était un peu plus ouverte et tournée vers le partage. On le ressent en voyant les images du clip aujourd’hui finalisé, 5 ans après. Mais les lyrics sont intemporels. Je précise que ce Freestyle est en téléchargement gratuit sur www.forcepure.com et que l’aboutissement de tout ça c’est un court-métrage hip-hop, le clip tourné partout en Ile-de-France + des bonus, en DVD. D’une façon générale, aussi bien pour cette vidéo que pour le trip CD, le but est de laisser une trace, un échange, que l’on puisse retenir quelque chose de mon action sur cette terre.

- Comme un héritage finalement, tu feras écouter ton disque à tes futurs enfants ?
- J’ai beaucoup de mal à faire écouter mes sons à mes proches. Ce qui me gène dans le rap c’est attirer l’attention sur son propre nombril. Avec FP on l’a jamais fait, on s’est jamais pris pour des êtres rares ou exceptionnels, on est comme les autres et on s’adresse donc à tout le monde homme ou femme, pauvre/riche, hétéro/homo etc.

- Mais t’as pas la rage quand tu vois justement que ceux qui se la raconte sont ceux qui passent partout et vendent un maximum de disque ?
- Non, mais je suis fier de mon cheminement par rapport à ça. Je suis passé par ces phases là, avec les glorifications du public et de tes proches (juste parce que j’avais clashé quelqu’un de médiatique) dans lesquelles je me suis un peu perdu, même à ma petite échelle, en oubliant le fondement de ma musique et du hip-hop. Le rap monte à la tête, même dans l’underground. J’en suis revenu, en privilégiant notamment la vraie vie. Car effectivement, tout le monde m’avait dit en 2004 : "ça y’est t’a clashé, il faut sortir un truc tout de suite, c’est ton heure !". 2010, j’ai pris mon temps, mais je préfère arriver les pieds sur terre et la tête sur les épaules, avec un projet dont je suis fier.

- Pour toi l’autoproduction, c’est un choix ou une nécessité ?
- C’est un choix totalement assumé, c’est une démarche intégrante au hip-hop qui implique débrouillardise, solidarité, t’es toujours rique-raque, avec le cœur. Je n’ai même pas cherché à démarcher, je ne me reconnais pas du tout dans l’industrie du disque, il nivelle la musique par le bas, quand de mon coté je privilégie le coté artisanal. Sans fausse modestie, moi et mes gens, on a pas besoin d’eux, on peut s’en sortir seuls, par Internet, etc. Même avec un taf à côte, certes c’est difficile, mais c’est possible de s’en sortir et avoir un pied dans la vie active permet de rester connecter à la réalité quotidienne.

- Et tu arrives à t’en sortir où tu te mets en danger financièrement à chaque sortie ?
- Si. Chaque projet est un grand investissement personnel, en temps et en argent. Comme quand à l’époque Daz-Ini et Diamond Djiil avait charbonné pendant 2 ans pour arriver au bout d’un 4 titres. La priorité c’est même plus ton salaire à la fin du mois mais aller au bout de ton projet...donc ouais, j’ai du mal à gérer financièrement ! Je viens de faire récemment un morceau qui s’appelle "Un pied dans la dèche" où j’exprime mon mal-être quand j’étais au plus bas financièrement. Mais c’est juste "un pied" parce qu’il y a toujours pire, certains vivent dans la rue. J’avais un frigo vide certes, mais la chance d’avoir un toit. Depuis mon enfance j’ai toujours évolué dans un mode de vie assez modeste donc financièrement ça souvent été chaud, et aujourd’hui encore je suis loin de m’en sortir. Maintenant avec ce disque, même si bien sur le but c’est de ne pas perdre l’argent investi dessus, la priorité est vraiment de déclencher quelque chose autour de moi et les miens et qu’il soit accessible à tous. C’est pour ça qu’on va le vendre à 5€. Mais je suis aussi très fier que des personnes autour de moi parti de rien puissent vivre de leur art, comme Quatre le graffeur qui a fait ma pochette qui a créé son entreprise artistique.


- Tu as touché au graff toi aussi ?
- Au tag. Plus en mode vandaliste qu’artiste ! J’ai un peu décroché mais j’ai toujours mon posca sur moi. Je considère le graffiti comme un pan important du hip-hop et il a toujours eu sa place dans notre crew Force Pure. Au même titre que le Djaying, car même si je le pratique pas, j’ai du respect pour l’énorme travail au quotidien du DJ.

- T’écoute quoi en rap français ?
- Que des trucs de l’époque comme D Abuz System, Sages Po, Opération Coup de Poing, Time Bomb... En récent, surtout mes proches ou les quelques mecs qui me font encore croire au rap comme Demi-Portion ou dans un autre genre Grem’s. Au niveau des découvertes je recommande Béhybé du groupe de Liège Invaderdz et le Square Lohkoh dans un pur style à l’ancienne. Mais depuis 2006 j’écoute et je découvre beaucoup d’autres styles comme le rocksteady ou le rock.

- Il n’y a pas que la musique dans la vie, parle nous de tes engagements, notamment politique lors des dernières municipales.
- C’était pour les municipales de 2008 aux Ulis. Le maire sortant, de gauche pas très sociale, était en place depuis la création de la ville (!) et y’avait une forte envie de changer tout ça. Autour de Fik’s & P.Kaer et d’autres personnes engagées on s’est regroupé sur une liste au nom de la Maison Ouverte pour essayer d’améliorer la vie de tous les habitants de la ville. Avec le peu de moyen qu’on avait, on a fait 4,95% soit à 3 voix d’avoir un conseiller municipal. Le maire élu à quand même repris un des points culturels de notre programme. Mais ce combat-là m’a permis de vérifier que la politique ça pue, les gens sont hypocrites. J’oriente plus mon engagement en tant qu’individu au niveau culturel, artistique avec des ateliers d’écriture par exemple ou des concerts de soutien à des causes comme le font les potes de la K-Bine.

- Comme tu le sais, l’autre mamelle de Kaiserben.com est le football. Tu le suis ? Supportes-tu une équipe ou un joueur particulier ?
- Je suis beaucoup moins qu’avant, à l’époque de l’OM de Papin, Boli, Waddle. Avant j’étais à fond dedans, je jouais gardien donc à l’ancienne, je kiffais des mecs comme Joël Bats. Maintenant beaucoup moins, mais je m’intéresse encore au PSG en espérant qu’il joue mieux, plus débridé. Concernant l’équipe de France, je m’attendais qu’à d’la merde pour le Mondial, j’ai pas été déçu ! Je comprends pas comment on a put laisser un tel sélectionneur aussi longtemps...Vu le niveau que je vois sur les terrains de foot aux Ulis, c’est juste hallucinant de voir les matchs lamentables et minables qu’ils nous ont proposés. A croire qu’il ne s’entraine même pas... Faut dire que les Ulis à aussi sorti de grands joueurs (NDLR : Evra et Henry). Mais en général, je préfère largement aller au stade ou sur un playground - vu que je suis plus basketteur - que de rester à regarder les matchs à la télé, à part peut-être la Coupe du Monde.

- Le mot de la fin ?
- Un petit mot pour les gens qui ont suivi de près ou de loin Force Pure. Y’en a beaucoup qui s’intéressent à ce disque, "Souviens-toi de ce logo", j’espère que ça va les faire tripper, leur apporter des bonnes vibes. Le meilleur est à venir. Un mot aussi pour toi et ton site Kaiserben.com, pour avoir toujours la passion du hip-hop depuis le début et avoir poussé des groupes comme Sakage Kronik ou FP. Je recommande aussi à tout le monde de faire un tour sur www.forcepure.com qui vient tout juste d’être remis en activité après une longue période de gestation. Avec notamment "Freestyle de Bonhomme" dispo gratuitement.

One Love à tous les acteurs du Hip-hop et une dédicace spéciale à Force Pure, à toute l’Assos de Dingues, et au hip-hop ulissien.

Pour en savoir plus :
Téléchargement "Freestyle de Bonhomme"
Le site officiel : www.forcepure.com et le MySpace : www.myspace.com/dapro1






 
 

DU MEME ARTISTE

 
 
DA&#39;PRO - "Souviens-toi d&#39;ce Logo..."
"Souviens-toi d'ce Logo..."

"Freestyle de Bonhomme" - Da&#39;Pro
Son de la Semaine - "Freestyle de Bonhomme" - Da’Pro

 

AUTRES INTERVIEWS

 
 
Viktor Coup K
Viktor Coup K
Grain de Caf&#39; - Octobre Rouge
Grain de Caf’ - Octobre Rouge
Pejmaxx
Pejmaxx
Aki la Machine
Aki la Machine
L&#39;Indis - Les Dix
L’Indis - Les Dix
Aïckone Sakage Kronik (1/2)
Aïckone Sakage Kronik (1/2)
Aïckone Sakage Kronik (2/2)
Aïckone Sakage Kronik (2/2)

 

ARTICLES DU SITE LES PLUS POPULAIRES

 
 
Rap Français
Football
# Interviews :
L'Indis - Les Dix
Grain de Caf' - Octobre Rouge
# Chroniques :
MC JEAN GAB'1 : "J't'emmerde"
La DERNIERE TRIBU : "Révolution"
# Faces-à-Face :
Messi vs Ronaldo
Eto'o vs Drogba
# Articles de Fond :
Guadeloupe, Martinique : Panorama (...)
Equipe-type de la Coupe du Monde (...)
# Playlistes :
Playlist à Thème : Le Football
Playlist à Thème : Le Cannabis
# Explications de Textes :
"365 Cicatrices" - La Rumeur (Le Bavar)
"Soul Rebel" - Médine & Tiers Monde
# Equipes-Type :
Des Frères Aux Sélections Différentes
Des Racistes
# Top 50 des Meilleurs Joueurs